Près de 30 villes françaises ont décidé de miser sur la gratuité des transports collectifs dans leur commune. Ce choix apporte de nombreux avantages ne citant que la redynamisation des villes et la hausse de la fréquentation. Cette solution est aussi considérée comme le meilleur choix pour créer une ville verte et sans voiture. Mais quels peuvent être les inconvénients et les limites ?
En théorie, un service gratuit est facilement accessible. La gratuité des transports publics fait augmenter la fréquentation dans les différents quartiers de la ville. C’était bien le cas dans la ville de Dunkerque. Cette commune française, sous-préfecture du département du Nord a appliqué ce programme depuis le mois de septembre 2018. En proposant une offre 100% gratuite, tous les jours, du lundi au dimanche, cette ville a pu faire exploser la fréquentation de son réseau. Un an après la mise en œuvre de ce programme, la fréquentation a augmenté de 85% les jours de la semaine et de 125% le week-end.
Pour les exploitants, la gratuité des transports collectifs présente aussi des avantages non négligeables. Ce programme permet de s’échapper de certaines dépenses liées au fonctionnement. C’est le cas de la fabrication des tickets, les frais liés à l’utilisation d’un composteur de billets ou encore le coût des services proposés par les contrôleurs. Pour la commune de Châteauroux, par exemple, la mise en place de ce programme permet aux exploitants de faire une économie de plus de 100 000 euros par an.
La gratuité des transports en commun figure dans la liste des programmes à mettre en place pour créer une ville verte. Cette solution permet de dire stop aux véhicules personnels en ville. Ces derniers présentent de nombreux inconvénients sur l’environnement. En effet, quand le service de transport est gratuit, les habitants de la ville vont davantage choisir cette option pour les déplacements au quotidien. Ce qui permet de réduire le nombre de véhicules en circulation et donc de fluidifier le trafic et limiter la pollution.
La gratuité des transports en commun représente un investissement significatif qui ne rapporte pas d’argent aux autorités organisatrices qui la mettent en œuvre. Ce projet limite la progression de la quantité et la qualité de l’offre. En effet, les recettes annuelles perdues (taxe de transport et ticket de stationnement) doivent alors être absorbées par le budget de la collectivité. Cette situation pourrait également limiter le développement du réseau.
Ce n’est pas tout, dans les communes et villes qui ont adopté ce programme, l’offre de service est plus restreinte. Si les communes et les départements adoptent cette politique pour augmenter la fréquentation, cela a aussi des effets collatéraux. C’est le cas dans la commune de Châteauroux où le nombre des sièges endommagés ne cesse d’augmenter après le passage au transport collectif gratuit. Certains usagers ne perçoivent-ils plus la valeur de ce service ?
Lancer le programme de transport public gratuit constitue un enjeu important pour les collectivités. Si ce dispositif fonctionne pour certaines villes, ce n’est pas forcément le cas pour les autres. Pour assurer un service gratuit de bonne qualité tout en tirant profit des bénéfices apportés par le secteur du transport, la collectivité, les entreprises implantées au sein du territoire et les autres acteurs doivent mettre en place une stratégie adaptée aux besoins et aux particularités de chaque ville.
Grâce à ce dispositif, les entreprises n’ont plus à rembourser la moitié des frais de transport de leurs salariés. Afin de combler le gap, la collectivité pourra demander aux entreprises implantées dans la ville de payer une taxe. Elle sera calculée en fonction de la masse salariale. Toutefois, il y a aussi le gap lié aux billetteries des transports en commun qui constituent une véritable source de financement pour les communes.
Afin de préserver l’environnement, et d’améliorer le pouvoir d’achat des habitants et permettre aux communes de profiter des avantages des transports collectifs, les experts dans le domaine recommandent la mise en place d’un système permettant à chaque usager de payer selon ses propres moyens. Ce dispositif est déjà appliqué dans certaines villes comme Strasbourg.
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